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Malgré tout, M. de Rosny conclut que « Le Bouddhisme a été depuis des siècles et est toujours la plus grande religion du monde. »

Avec de tels principes, il ne faut pas s’étonner du peu de rigorisme qu’il professe en morale, surtout en ce qui concerne les rapports de l’homme et de la femme.

La morale catholique, sur ce point, ne lui semble qu’un amas de préjugés, « une coalition d’idées fausses dont le bon sens eût seul dû triompher depuis des années, et qui résistent néanmoins de la façon la plus étonnante à toute tentative de réforme. Au nombre de ces idées fausses, il faut compter la pudeur chrétienne, « mot qui n’exprimait à l’origine que les conséquences pour l’odorat de l’accumulation du sang chez la jeune fille qui devient femme » ; il appelle également idée fausse la condamnation de l’inceste entre frère et sœur et des mariages consanguins.

Inutile d’aller plus loin. On voit combien cette secte des néo-bouddhistes est perverse. Mais qui aurait pu croire que le satanisme en viendrait à prendre le masque athée et à faire de l’athéisme au nom des doctrines de Bouddha ! Voilà bien vraiment un pseudo-athéisme où perce, par trop visible, la corne du démon.


Tout différents sont les Rose-Croix ; ne pas confondre avec les initiés du 18e degré maçonnique de l’Écossisme, malgré la similitude de nom.

Les Rose-Croix, dont j’ai à m’occuper dans ce chapitre, ont l’aplomb de se prétendre « catholiques avec le Pape, comme le Pape, mais indépendants. » M. Huysmans, dans son volume Là-Bas, les a formellement dénoncés comme satanistes, et il a dit l’exacte vérité ; mais peu leur importe, ils n’en continuent pas moins à se proclamer les meilleurs chrétiens du monde, et rien n’est plus effronté que leurs boniments où ils mêlent le nom de l’Église au titre de leur secte. Il y a, paraît-il, des naïfs qui s’y laissent prendre.

Le plus curieux spécimen de cette Rose-Croix Templière est M. Joséphin Péladan, qui s’intitule Sâr. Fils d’un nîmois, catholique de bonne foi, mais ayant le cerveau légèrement fêlé, selon l’expression vulgaire, il a hérité du mysticisme de son père ; seulement il l’a tourné vers la diablerie.

Voici de quelle façon, le Sar donne sa généalogie :


« Par mon père, le chevalier Adrien Péladan, affilié dès 1840 à la Néo-Templerie des Genoude, des Lourdoueix, qui cinquante années tint la plume au clair pour l’Église contre les parpaillots, pour le Roi contre la canaille, — j’appartiens à la suite de Hugues des Païens.

« Par mon frère, le docteur Péladan, qui était, avec Simon Brugal, de la dernière branche des Rose-Croix, dite de Toulouse, et qui pratiqua la médecine occulte, sans rémunération, je procède de Rosencreuz.