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adjoindre des annexes androgynes à leurs ateliers particuliers. Leur but est surtout de comploter contre la religion chrétienne et de se concerter en vue de faire prévaloir leur influence. Pour les distractions maçonniques dénommées « amusements mystérieux », ils ont les annexes des loges ordinaires. Cependant, il y a quelques sœurs israélites affiliées à la fédération, et principalement à Hambourg.

Le local secret, où le Souverain Conseil Patriarcal tient ses séances, est situé rue Valentinskamp. Il est donc absolument distinct du local de la Grande Loge de Hambourg, lequel est établi à Welckerstrasse.

La salle est rectangulaire, comme celle de tous les temples maçonniques ; les murs sont couverts de riches draperies de velours mi-rouge mi-or alternés. Le trône du Souverain Patriarche est d’une richesse inouïe. Il n’y a aucun autel. On lit la correspondance, on discute, on délibère ; sans doute on n’omet pas de se livrer à des évocations, mais c’est en séances supplémentaires.

Nous savons déjà qu’en fait de maçons palladistes non-juifs, il n’y a que les Mages Élus et les Maîtresses Templières Souveraines qui peuvent pénétrer, comme visiteurs, dans le temple de Melchisédech. Les Hiérarques eux-mêmes ne sont pas admis, ni les Maîtresses Templières qui n’ont pas eu la révélation d’Astarté. Le visiteur adresse sa demande d’entrée au Souverain Patriarche : il n’y est jamais répondu par un refus ; mais la fédération, jalouse de ses prérogatives, exige cette démarche, stipulée dans le pacte de concordat. Au surplus, les chefs palladistes s’y soumettent très volontiers ; l’important pour eux est d’entrer et d’assister à la séance. Ils font aux directeurs de la fédération la concession de ces formalités, d’autant plus que le cérémonial avec lequel on les accueille est absolument conforme à leurs principes et à leur haine violente contre le Christ.

En séance du Souverain Conseil Patriarcal, les maçons juifs portent une grande tunique blanche, serrée à la taille par une large ceinture rouge, dont les bouts frangés d’or retombent le long de la cuisse gauche. Aucun cordon maçonnique ; mais une chaîne d’argent à anneaux triangulaires, passée au cou, retombe sur la poitrine ; une plaque en or, représentant par sa forme les tables de la loi, haute de 7 centimètres, est suspendue à la chaîne. En outre, en guise de couronne, chacun a un ruban vert, large de 4 centimètres, comme un bandeau de sacrificateur de l’antiquité ; ce ruban est noué derrière la tête, les bouts en retombent sur la nuque. Chaque frère est armé d’une épée.

Les sœurs israélites sont en robe ordinaire de ville, toilette de nuance sombre, à la mode du jour, mais arrangée de façon à se retrousser du côté gauche pour montrer la jarretière de l’Ordre. Sur la robe, chaque sœur porte une sorte de dalmatique, à fond blanc, galonnée d’or, dont chaque