Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/492

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Louis Bonaparte. Avec Crémieux et Goudchaux, l’Assemblée constituante comptait parmi ses membres trois autres israélites de marque : le journaliste Raynal, représentant de l’Aude ; l’ingénieur Michel Alcan, de l’Eure ; et Achille Fould, de Paris.

Avec la Révolution de 1848, les juifs font irruption dans tous les emplois et set vices publics, dans la magistrature comme dans l’armée. Ils retrouvent, pour s’associer au mouvement révolutionnaire de 1848, le même élan que nous leur avons vu en 1790 et 1791 ; on les voit s’enrôler immédiatement dans la garde nationale, mettre tout en œuvre pour recevoir et soigner les blessés de la République[1]. Il en fut de même en 1871, où la République franc-maçonne renaissante remet entre les mains de Crémieux le salut de la France. On sait trop ce qu’il advint de ce gouvernement songeant plus aux intérêts de la famille juive qu’à ceux de la nation française : l’émancipation des juifs de l’Algérie, faite au mépris des droits de la sympathique population arabe : la fondation de l’Alliance israélite universelle ; l’influence de plus en plus croissante de la maçonnerie juive.

Ce tableau en raccourci suffit pour démontrer la vérité de cet aveu d’un des chefs des maçons juifs, J. Weil : « Nous exerçons une influence puissante sur les mouvements de notre temps et sur le progrès de la civilisation vers la républicanisation de tous les peuples. »


Nous arrivons maintenant au rôle des juifs dans la franc-maçonnerie.

Il est certain qu’ils y ont créé des rites ; mais, en même temps qu’il faut dire quelques mots de ces fondations, il convient aussi de montrer les israélites maçons à l’œuvre au sein de n’importe quelles loges travaillant à n’importe quel rite. Car non seulement les juifs cabalistes ont pris une part active dans le développement et la direction de la secte ; mais encore les néo-juifs exercent, dans les ateliers ordinaires, une influence réelle, grâce à leur solidarité de race, indépendamment de l’organisation des loges secrètes israélites sous l’inspiration du Souverain Conseil Patriarcal de Hambourg.

D’abord, deux points importants sont hors de doute :

1° Le juif, en entrant dans une loge maçonnique, abjure implicitement, s’il l’avait conservée jusqu’alors, sa foi en Dieu, tel que Dieu est compris et adoré dans le Mosaïsme. « Lorsque l1 maçonnerie, dit le frère Golphin à la loge Memphis, de Londres, accorde l’entrée de ses temples à un juif, à un mahométan, à un catholique, à un protestant, c’est à la condition que celui-ci abjurera ses erreurs passées, qu’il déposera les superstitions et les préjugés dont il a bercé sa jeunesse. »

2° Les juifs, dans la maçonnerie, ont toujours manifesté une tendance très

  1. On sait que l’impulsion fut donnée à ce mouvement dans le grand Convent maçonnique qui eut lieu à Strasbourg en 1847 et dans les banquets réformistes organisés par les loges.