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À l’occasion, ils ont l’habileté de poser au désintéressement. Ainsi, le 21 brumaire an II, quand les révolutionnaires entreprirent de piller les églises, les juifs de la rue de la Boucherie prirent les devants et offrirent spontanément à la Convention les objets sacrés de leur synagogue. Flatteurs de la Révolution, ils allèrent jusqu’à comparer la faction de la Montagne, alors dominante dans l’assemblée, à la montagne sainte du Sinaï. « Le peuple israélite, dirent-ils, a toujours connu son bonheur par des lois très sages émanées du haut de la Montagne. » Nous verrons plus loin ce jeu de mots sacrilège érigé en doctrine par un de leurs philosophes.

Si l’on peut citer 46 noms de personnes juives arrêtées comme suspectes pour délits contre-révolutionnaires, 9 condamnés à mort et exécutés, nous en remontrons un certain nombre mêlés aux épisodes les moins avouables de cette époque désastreuse ; une juive ne rougit pas d’épouser l’ex-capucin Chabot ; Calmer, un ultra-millionnaire, riche à 200.000 livres de rentes, se faisait gloire d’être un sans-culotte, un ultra-révolutionnaire ; plusieurs juifs furent impliqués dans le pillage du Garde-Meuble en 1792.

Je ne veux pas arguer de ces faits particuliers contre l’honnêteté et la moralité de tous les juifs sans exception ; mais on peut dire, sans les calomnier, que les tendances générales des israélites influents se sont toujours manifestées, pendant notre siècle, en faveur des entreprises révolutionnaires, qu’ils se sont montrés constamment les partisans et les auxiliaires du jacobinisme, et qu’ils ont fait chorus avec les doctrines les plus hardies et les plus dangereuses de la libre-pensée moderne.

L’émancipation révolutionnaire eut aussi ses résultats funestes sur le gros de la nation ; c’est un fait reconnu par leurs propres historiens, M. Léon Kahn en particulier[1], qu’une fois les vieilles familles juives du dix-huitième siècle disparues, désormais plus intimement mêlés à la population des autres cultes, entraînés par les obligations du travail quotidien, les juifs « perdirent chaque jour de l’ardeur religieuse, qui avait été leur seul refuge, leur unique consolation avant la Révolution. » M. Léon Kahn nous les montre, vers 1830, devenus rebelles à toute instruction religieuse[2], indifférents pour un culte dont ils ne comprenaient plus le sens, les rabbins prêchant dans le vide, ou devant un auditoire qui avait perdu l’intelligence de la Bible et du Talmud, le Consistoire lui-même, plus entamé que les rabbins par les idées modernes, essayant en vain de réagir contre leur enseignement suranné, et leur en voulant de défendre avec vigueur l’intégrité de la religion dont ils étaient les gardiens.

  1. Les Juifs à Paris depuis le VIe siècle, ch. xii.
  2. D’après le juif Alexandre Weill, « il n’y a pas une seule juive française émancipée qui ait lu la Bible. »