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« Je regarde du côté d’où venait la voix, c’est-à-dire du côté d’un grand jardin attenant à la maison, et aussitôt je vois de mes yeux M. de Pasquallys qui se met à me parler, et avec lui mon père et ma mère, qui étaient aussi tous les deux corporellement morts.

« Dieu sait quelle terrible nuit je passai ! Je fus, entre autres choses, légèrement frappé sur mon âme par une main qui la frappa au travers de mon corps, me laissant une impression de douleur que le langage humain ne peut exprimer, et qui me paraît moins tenir au temps qu’à l’éternité. Ô mon Dieu ! si c’est votre volonté, faites que je ne sois plus jamais frappé de la sorte ! car ce coup a été si terrible, que, quoique vingt-cinq ans se soient écoulés depuis, je donnerais de bon cœur tout l’univers, tous ses plaisirs et toute sa gloire, avec l’assurance d’en jouir pendant une vie de mille milliards d’années, pour éviter d’être ainsi frappé de nouveau seulement une seule fois.

« Je vis donc dans ma chambre M. de Pasquallys, mon directeur, avec mon père et ma mère, me parlant, et moi parlant à eux comme les hommes se parlent entre eux à l’ordinaire. Il y avait de plus une de mes sœurs, qui était aussi corporellement morte depuis vingt ans, et enfin un autre être qui n’est pas du genre des hommes.

« Peu de jours après, je vis passer distinctement devant moi et près de moi notre divin Maitre Jésus-Christ, crucifié sur l’arbre de la croix. Puis, au bout de quelques jours, ce divin Maître m’apparut de nouveau et vint à moi dans l’état où il était lorsqu’il sortit tout vivant du tombeau où l’on avait enseveli son corps mort.

« Enfin, après un autre intervalle de peu de jours, notre divin Maître Jésus-Christ m’apparut pour la troisième fois, tout glorieux et triomphant du monde, de Satan et de ses pompes, marchant devant moi avec la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, et suivi de différentes personnes.

« Voilà ce que j’ai vu de mes yeux corporels, il y a plus de vingt-cinq ans, et voilà ce que je publie maintenant comme étant véritable et certain. Ce fut immédiatement après que j’eus été favorisé de ces visions ou apparitions de notre divin Maître Jésus Christ dans ses trois différents états, que Dieu m’accorda la grâce d’écrire, avec une vitesse extraordinaire, le traité dont on vient de lire la première partie. Conséquemment, je l’écrivis plusieurs ansées avant que l’on sût en France qu’il y avait un Swedenborg dans le monde, et avant que l’on y connût l’existence du magnétisme. »

Et plus loin, Fournié, revenant sur le sujet de ces visions, écrit ce qui suit :

« J’ajoute à ce que j’ai déjà dit concernant la première vision que j’eus de M. de Pasquallys, mon directeur, de mon père et de ma mère, que je ne les ai pas seulement vus une fois, de la manière que j’ai rapportée, ou seu-