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    Avec le levier et l’équerre,
    Et la truelle et le compas,
    Construis le Temple de Lumière ;
    Ô Sauveur, ne t’arrête pas !


Les Sciences


Du fond de l’Océan, jusqu’au-delà des astres,
    Nous avons frayé le chemin,
Qu’oublieux de la mort, des guerres, des désastres,
    Tu graviras, ô genre humain !
Nous avons déchiré les voiles de mystère,
    Dont se couvrait la Vérité !
Le feu dévorateur, l’onde, l’air et la terre,
    Sont soumis à ta volonté !
Nous avons arraché de leur ciel illusoire
    Les faux dieux à l’homme pareils ;
Et la vie a jailli de l’immensité noire,
    En myriade de soleils.
Homme, debout !… Bientôt, l’aurore va paraître
    Du jour sans fin et sans milieu ;
Marche, et perçois en toi l’Esprit, le Verbe et l’Être,
    Homme qui par nous seras Dieu !!


Toute la doctrine maçonnique est résumée, en termes à peine voilés, et glorifiée dans cette ode triomphale. C’est là purement et simplement l’éloquence des Orateurs de loges, mise en vers.

Après cette pseudo-prophétie de la déification de l’homme, réminiscence de la cabale et de tous les occultismes, vient le chant de la morale maçonnique, l’enseignement du grade de Maître, qui est, on le sait, la victoire de Lucifer sur Adonaï par la multiplication humanitaire de l’acte de l’Eden. Adonaï, principe destructeur, est le père de la mort ; c’est à lui que l’humanité doit la tombe ; mais Lucifer, principe conservateur de l’humanité, est le père de la vie, et le sépulcre sera vaincu par l’amour.

Aussi, Mlle  Augusta Holmès fait-elle entrer en scène l’Amour et la Jeunesse conduisant des groupes de jeunes gens et de jeunes filles.


Les Jeunes Gens


      Vers elles, vers elles,
Amour, conduis-nous, en battant des ailes,
        Vers elles, vers elles !
  Plus loin !… là-bas !… plus loin encor !
        Vers elles, vers elles,
    Les vierges aux cheveux d’or !


Les Jeunes Filles


Je rêve, je rêve
Qu’un soleil très doux à mes yeux se lève ;