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inscrit va se ranger autour du drapeau de son cercle, et ainsi toutes les forces anticléricales d’une ville sont immédiatement réunies.

« Tel est le système d’organisation des plus grandes villes : Rome, Naples, Florence, Turin, Milan.

« Il convient, cependant, de faire une mention spéciale pour la Lombardie. Là, l’organisation existe selon le mode espagnol et français. Tous les groupes de cette vaste province sont régis, indépendamment de leurs comités particuliers, par une commission centrale qui porte le nom de Comité Directif et siège à Milan, corso Vittorio-Emanuele, 15. C’est une fédération qui a pour titre : Lega Popolare Anticléricale (ligue populaire anticléricale).

« Les membres de ce comité directif sont, pour le présent exercice 1883, nos FF∴ Felice Cavalotli, président, député de la ville au Parlement, Ottorino Lazzarri, secrétaire, Enrico Dalbesio, Giuseppe de Franceschi, Carlo Ferrari-Ferruccio, Ferdinando Fontana, Alexandro Ouchtomskoy, Emilio Quadrio, Aristide Polastri, et un profane, le citoyen Nicola Torti, qui est un ouvrier. Parmi les FF∴ qui ne font pas partie du comité directif, mais qui agissent de la façon la plus active, il faut citer les FF∴ Pirro Tornaghi, Edgardo Ghezzi, Adriano Boneschi et Emanuele Mariano. Le comité est renouvelé chaque année, le 16 décembre, par une assemblée générale. La ligne a un organe, intitulé l’Anticléricale. La cotisation est de cinquante centimes par mois.

« Le comité directif a seul le mandat de convoquer les groupes en assemblée plénière ; toutefois, quand vingt groupes votent qu’il y a lieu de convoquer une assemblée plénière, le comité directif est tenu de faire la convocation dans les quinze jours.

« L’influence du F∴ Cavalotti, à qui, vous le savez, notre illustre F∴ Adriano Lemmi n’est pas sympathique, se fait ressentir dans cette ligue ; il en résulte qu’elle ne prend guère son inspiration à la via della Valle, à Rome. Mais il n’y a que demi-mal ; car l’action, pour être parallèle, ne vise pas moins à atteindre le même but. Le F∴ Castellazzo, à qui je parlais de la ligue de Cavalotti, me disait que son existence est très précieuse au F∴ Lemmi ; en effet, cette fédération qui est manifestement indépendante du Suprême Conseil de Rome, aux yeux de tous, empêche de soupçonner qu’ailleurs tous les groupes sont reliés au Souverain Directoire Exécutif.

« Enfin, en Italie, les diplômes des groupes anticléricaux sont délivrés d’une façon des plus irrégulières. Des groupes en ont, d’autres n’en ont pas. Ceux qui en ont les reçoivent en général dû comité du groupe lui-même, contrairement au système adopté en Espagne et en France, où c’est la commission centrale de Barcelone et celle de Paris qui les délivrent. Quelques groupes italiens, notamment la société des Droits de l’Homme, de Rome, se font délivrer leurs diplômes par la commission centrale de Paris ; cela, disent-ils, en signe d’alliance franco-italienne.