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vivement ces superfétations, malgré l’intérêt qu’elles pouvaient présenter. À la réflexion, nous sommes moins sévère. L’auteur, vivement attaqué, — peut-être surpris de ces attaques, — a voulu se défendre, lui et son œuvre, en montrant dans le passé des faits historiques, rigoureusement contrôlés, et que l’ignorance et la mauvaise foi peuvent seules contester, faits semblables ou analogues à ceux qu’il rapporte. Ce motif n’est-il pas de poids ? Quant aux études sur l’hystérie et la possession, elles s’imposaient dès que le docteur Bataille voulait, non pas seulement raconter, mais apprécier les faits dont il avait été témoin. À examiner le résultat, si la composition de son livre est moins simple et moins une, n’y a-t-il pas avantage à présenter comme un faisceau et à traiter d’ensemble toute la question du diable ? »

Il m’a donc fallu déblayer le terrain, comme je viens de le dire, et toute personne qui y réfléchira reconnaîtra qu’il était nécessaire, dès l’instant que j’étais accusé de raconter des faits absurdes, impossibles, de dérouler aux yeux du public nouveau, non au courant des manifestations de l’occultisme, un panorama en quelque sorte général. Et encore, la moisson est tellement abondante que j’ai dû me restreindre et faire une simple glane dans ce champ immense du surnaturel diabolique.

À présent, nous avons à nous occuper de la haute-maçonnerie, telle qu’elle fonctionne actuellement. Nous allons voir son œuvre néfaste de déchristianisation des peuples catholiques ; nous examinerons son travail, toujours souterrain, mais à côté de ses opérations magiques. Je dirai aussi quel est le rôle des sœurs maçonnes, quelle est leur manière d’opérer. Je soulèverai le voile qui, jusqu’à ce jour, a dérobé à la vue même des francs-maçons non-juifs la fédération secrète que les israélites initiés ont introduite dans la secte internationale et que le Palladisme, rite suprême, autorise et protège. Je donnerai le plan des chefs secrets de la haute-maçonnerie. Je raconterai un épisode des plus curieux de la conspiration contre la Papauté. Enfin, dans cette huitième partie, je ferai connaître l’état général de la franc-maçonnerie universelle et ses bilans annuels.


Ruiner l’Église du Christ, tel est le but principal que la maçonnerie se propose, et elle ne néglige rien pour arriver à ses fins. Les chefs de la secte, les vrais chefs, ceux qui sont palladistes et que Satan trompe en se faisant passer à leurs yeux pour l’égal de notre Dieu et son futur vainqueur, ne comprennent pas que tous leurs efforts seront inutiles ; car ils prennent pour une vaine prophétie l’inéluctable parole : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. » Ils s’imaginent donc que l’avenir leur appartient, qu’un jour viendra où la religion catholique aura complètement disparu de la surface du globe, où Lucifer sera adoré publiquement par toutes les nations.