Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je laisserai de côté la vertu de Pessina. Mais la science ?… Oh! mes amis, ce n’est point par elle que brille mon sublime initiateur ! Voilà un talisman qui ne réussit guère au pauvre homme !…

Parvient-il à se rendre invisible tout à coup, comme il le prétend ? à se transporter instantanément en n’importe quel endroit, par l’évocation d’Aratron ?… Je n’ai pas assez fréquenté Pessina pour pouvoir me prononcer là-dessus.

Ce qui est assez cocasse dans sa magie spéciale, ce sont les sept caractères sacrés, qui donnent, affirme-t-il, bonne chance en toute chose.

Il a un talisman pour chaque jour de la semaine ; mais, faisant de l’occultisme à sa façon, il a placé le lundi sous l’influence de Belzébuth, le mardi sous celle d’Uribiel, le mercredi sous celle d’Astaroth, le jeudi sous celle de Satras, le vendredi sous celle de Beffabuc (son ami et protecteur Beffabuc), le samedi sous l’influence de Barjel, et le dimanche sous celle de Barachiel. À part Astaroth et Belzébuth, les démons de Pessina sont des diablotins de bien minime importance.

N’importe, le grand hiérophante a pactisé et pactise avec eux. Je donnerai ici un léger aperçu de sa manière d’opérer pour les évocations. Ce qui suit est extrait de son rituel cabalistique.

Pessina, orné de tous ses insignes, revêtu de sa belle robe de mage misraïmite, coiffé d’une mitre égyptienne, — au total, un vrai costume de carnaval à faire aboyer tous les chiens de Naples, s’il avait le malheur de mettre le pied à la rue, ainsi harnaché, — Pessina, dis-je, trace d’abord sur le sol la figure ci-dessous :



On n’est pas obligé de comprendre ; ne cherchez pas.

Après quoi, Pessina, qui a eu soin d’inscrire sur deux feuilles de « papier royal » la figure du pentagramme, au centre duquel il a mis le signe parti-