des passions délirantes. Les substances entrant le plus communément dans la confection des philtres sont les suivantes :
— L’Hippomane, excroissance poussant sur la tête des poulains, aphrodisiaque puissant ;
— La Verveine, ou plante attractive de Van Helmont, base d’un philtre foudroyant, bien connu des Frères de la Rose + Croix ; la verveine se référait à l’arcane VI de la Doctrine Absolue (l’amoureux du Tarot) ;
— Le sang des Colombes ;
— La Cantharide ;
— Le Muse, dont il est dit au verset 26 du ch. 83 du Koran : « On leur donnera à boire (dans le Paradis) un vin délicieux, fermé et cacheté de musc. » Il a aussi la vertu de chasser les mauvais et tristes esprits, prétendent les sorciers.
— Un charme aphrodisiaque, en usage chez les Musulmans, se compose ainsi :
- La décoction terminée, ajouter :
Dans quelques-uns des philtres dont la magie donne la recette, il faut
sans doute faire la part des excitants naturellement propres à produire
le paroxysme de la passion bestiale à laquelle la littérature impie donne le
nom d’amour, profanant ainsi ce beau mot ; mais la plupart de ces philtres
se composaient de substances n’ayant qu’un rapport très éloigné avec de
pareils résultats, et n’étaient souvent que des onguents ou pommades qu’il
suffisait de respirer pour en ressentir les effets. Tels sont, par exemple, les
philtres dont voici la recette :
— Pommade à base de chypre et d’ambre gris, triturés avec la moelle extraite du pied gauche d’un loup.
— Moitié gauche d’un squelette de grenouille, qu’on a obtenu en exposant une grenouille toute vive dans une fourmilière (la moitié droite produit l’effet opposé : elle excite à la haine).
— Une demi-dragme d’organes de lièvre et de foie de colombe mis en poudre dans un mortier, avec les écailles friables du sang qu’on aura pris soin de se tirer en avril, un vendredi, et fait sécher au four dans un petit pot vernissé.