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visages et de leurs corps ; de là ces oracles et ces préceptes nocturnes ; de là ces fêtes infernales et l’honneur que nous rendons aux tombeaux. »

Toute l’histoire grecque et romaine est pleine de ces apparitions, de ces évocations des morts, hommes, héros ou demi-dieux. Ces grands hommes, qui assistaient à de pareilles apparitions, étaient à mille lieues de se douter qu’ils étaient les jouets du diable.

Tantôt ce n’était que l’ombre d’un soi-disant défunt qui apparaissait, c’était alors la sciamancie (divination par l’ombre) ; tantôt le cadavre même du défunt se montrait, c’était dans ce cas la nécyomancie (divination par le mort).


les célébrités de l’évocation spirite

Lady Sandhurst Madame Blawatsky

Je ne m’arrêterai point aux évocations si connues, dont le récit se trouve dans les poètes grecs ou latins : Orphée évoquant Eurydice ; Ulysse ; dans Homère, évoquant Tirésias ; les nombreuses évocations de l’Énéide, toutes évocations opérées à l’aide du sang et de formules tellement impératives et déprécatoires que Quintilien disait : « Les dieux et les mânes sont comme torturés par le murmure plein d’horreur et par les sommations tyranniques du magicien. » La poésie, dans ces terribles récits, ne ferait que refléter le caractère et l’esprit des croyances populaires. La scène grecque, reflet fidèle, elle aussi, des superstitions vulgaires, était pleine d’apparitions, d’ombres et de spectres. Nous les retrouvons jusque dans les drames de