Page:Tavan - Méthode pratique d'orchestration symphonique.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 68 —

On peut obtenir avec la C.-B. une puissance de son considérable ; aussi, dans le Forte, elle accroit singulièrement la force de l’Orchestre.


La Flûte est un instrument doué d’une sonorité douce dans le Médium et légèrement perçante à l’Aigu. Son timbre est propre à exprimer les accents gracieux, tendres ou gais, parfois mélancoliques. La Flute excelle aussi dans certaines imitations de Genre descriptif, telles que : Gazouillement, murmure, bruissement, etc.


La Petite Flûte exprime surtout les accents joyeux, comme la grande Flûte elle est d’un grand secours dans certaines imitations, surtout celles d’un genre vif et bruyant ; dans une scène d’orage par exemple, ses notes à l’aigu singulièrement stridentes reproduisent bien, dans certains passages, les sifflements du vent et le déchirement des mille bruits qui s’entrechoquent dans l’air.


Le Hautbois est un instrument fort mélodieux, son timbre excessivement pénétrant domine tout l’orchestre[1] ; il a beaucoup de rapport avec les sons de la Musette et de la Cornemuse, et c’est pour ce motif qu’on lui réserve de préférence l’interprétation de mélodies champêtres ayant un caractère tendre ou joyeux.

Les mouvements lents lui conviennent à merveille.


La Clarinette est de tous les instruments en bois le plus utile à l’orchestre. Elle sert principalement (quand elle n’est pas employée en solo) à lier l’harmonie, le plus souvent par des tenues plus ou moins longues. Le Compositeur pour bien tirer parti de ces différentes qualités de sons, devra employer les notes graves et les sons du Médium pour exprimer, soit des idées gracieuses et sympathiques, soit des sentiments tristes et voilés, et réservera les plus aigus pour les accents gais et énergiques.


Le Basson possède un timbre doux, propre à exprimer certains accents discrets, élégiaques, tristes, souffreteux. Dans le grave avec ses notes détachées il est parfois comique, bizarre, sépulcral, et quelquefois dramatique avec des sons graves soutenus. On l’emploie rarement dans les récits, cependant on lui confie quelquefois le chant, mais principalement des parties d’accompagnement et de basse.

Il est la basse naturelle du Hautbois.


Le Cor possède un timbre majestueux qui ne ressemble en rien aux autres instruments de cuivre. Sa façon particulière de lier l’har-

  1. À l’orchestre, on fera bien, dans les parties secondaires, de lui donner les meilleures notes (c’est-à-dire celles qui flattent le plus l’oreille), et de mettre les autres de préférence à la 2me Clarinette.