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À BÉRANGER.

Quand l’oiseau se tait sous l’ombrage,
À nos bois il lègue après lui
Des héritiers de son langage ;
Les tiens, où sont-ils aujourd’hui ?
De tes chants tutélaires,
Sans te lasser, défends
Le français de nos pères,
Qu’oublîraient nos enfans !

Chante encor…

Déjà, sur sa route sublime,
Vois trébucher le genre humain ;
Faute d’un tambour qui l’anime
Le régiment reste en chemin :
Viens ! quand l’étape est large,
Quand les hommes sont las,
C’est en battant la charge
Qu’on les remet au pas.

Chante encor, encor, encor,
Ton heure n’est pas venue ;
Ta voix du pauvre est connue,
Laisse-lui son trésor,
Laisse-lui, laisse-lui son trésor,
Laisse-lui, Béranger, laisse-lui son trésor.