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LE CABINET DE ROBERT ESTIENNE.

» Les travaux des humains sont les feuilles d’automne,
» Qui vont, précipitant leur chûte monotone,
» Fumer le sol fécond,
» Pour que d’un autre été la couronne nouvelle
» Vienne de l’arbre antique, et plus riche et plus belle,
» Ceindre le vaste front.

» Chaque feuille isolée, à sa verte parure,
» Ajoute cependant son tribut de verdure
» Et son murmure frais.
» D’autres prendront leur place à la saison prochaine :
» Puisse au moins chaque année embellir le grand chêne
» D’un luxe plus épais !

» Et moi, puissé-je aussi, de l’ombre bocagère,
» Sur les gazons voisins jeter ma part légère ;
» Puis, vienne les autans !
» Et, du rameau natal lentement détachée,
» Entre mes sœurs des bois j’irai dormir, cachée
» Comme aux jours du printemps. »