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JULIA ALPINULA


 
Julia Alpinula, jeune prêtresse de la déesse Aventia, mourut
peu de temps après son père, condamné â mort comme traître
par Aulus Cœcina, et dont elle essaya vainement d’obtenir la
grâce. Son épitaphe a été découverte depuis plusieurs années dans
l’Helvétie romaine ; la voici :
JULIA ALPINVLA
HIC JACEO
INFELIC1S PATRIS INFELIX PROLES
DEAE AVENTIAE SACERDOS
EXORARE PATRIS NECEM NON POTUI
MALE MORI IN FATIS ILLI ERAT
VIXI ANNOS XXIII.

Note 15 du poème de Childe-Harold.
BYRON.









 

Soleil, tu disparais sous l’aile de la nuit,
Et mon triste regard vainement te poursuit.
Demain ces monts d’azur te reverront encore ;
Mais Julia demain ne verra pas l’aurore.
De mes jours languissants, que la douleur flétrit,
La flamme vacillante à chaque instant pâlit.
Tu m’entendras, ô toi, redoutable déesse ;
Tu béniras encor ta mourante prêtresse.
Écoutez, vous, échos des bois religieux,
Qui répondiez souvent à mes hymnes pieux ;
Recueillez maintenant, au milieu des ténèbres,
Les soupirs fugitifs de mes accents funèbres :
A mon hymne de mort prêtez quelque douceur,
Car mon dernier moment est mon premier bonheur.