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Quand je ne puis d’un seul moment
Retarder sa marche rapide ?
Du temps qui vient de s’écouler,
Si quelques jours pouvaient renaître,
II n’en est pas un seul, peut-être,
Que ma voix daignât rappeler !
Mais des ans la fuite m’étonne ;
Leurs adieux oppressent mon cœur ;
Je dis : C’est encore une fleur
Que l’âge enlève à ma couronne,
Et livre au torrent destructeur ;
C’est une ombre ajoutée à l’ombre
Qui déjà s’étend sur mes jours ;
Un printemps retranché du nombre
De ceux dont je verrai le cours !
Écoutons !… Le timbre sonore
Lentement frémit douze fois ;
Il se tait… Je l’écoute encore,
Et l’année expire à sa voix.
C’en est fait ; en vain je l’appelle,
Adieu !… Salut, sa sœur nouvelle,
Salut ! Quels dons chargent ta main ?
Quel bien nous apporte ton aile ?
Quels beaux jours dorment dans ton sein ?
Que dis je ! à mon âme tremblante
Ne révèle point tes secrets :
D’espoir, de jeunesse, d’attraits,
Aujourd’hui tu parais brillante ;
Et ta course insensible et lente
Peut-être amène les regrets !
Ainsi chaque soleil se lève
Témoin de nos vœux insensés ;
Ainsi toujours son cours s’achève,
En entraînant comme un vain rêve,
Nos vœux déçus et dispersés.
Mais l’espérance fantastique,
Répandant sa clarté magique