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N’est plus Amour qui bien aimer faisait,
Les faux amants l’ont jeté hors de vie ;
Amour vivant n’est rien que tromperie :
Pour franc Amour priez Dieu, s’il vous plaît !

Las ! bientôt, malgré sa jeunesse,
Il sentit la faux du trépas ;
Accablé d’ennuis, de tristesse,
Amour s’éteignait dans mes bras.
Voyais sa force disparaître,
Ses traits se faner et pâlir ;
Un oubli le faisait mourir,
Un regard l’eût sauvé peut-être !

N’est plus Amour qui bien aimer faisait,
Les faux amants l’ont jeté hors de vie ;
Amour vivant n’est rien que tromperie :
Pour franc Amour priez Dieu, s’il vous plaît !

Mis en bûcher lettre amoureuse,
Serments félons, trompeurs aveux,
L’azur d’une écharpe menteuse,
Bouquets flétris et blonds cheveux ;
 
L’astre du soir vint à paraître,
Y portai les restes d’Amour.
Alors, pour le priver du jour,
Mes pleurs auraient suffi peut-être !

N’est plus Amour qui bien aimer faisait,
Les faux amants l’ont jeté hors de vie ;
Amour vivant n’est rien que tromperie :
Pour franc Amour priez Dieu, s’il vous plaît !

Dans un bocage solitaire
S’élève la tombe d’Amour ;
On verra naïve bergère
Y rêver au déclin du jour.
Puisse un cœur inconstant et traître