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À PRUD’HON


Envoi de la Véronique

 

Muses ! vous savez tout, vous Déesses ; et nous,

Mortels, ne savons rien qui ne vienne de vous.

ANDRÉ CHÉNIER.


 

« Messager discret et fidèle,
Dit un jour Amour au Zéphyr,
Je veux étonner l’avenir
Du prix que j’accorde à ton zèle !
À mes yeux tu l’as mérité,
Quand j’ai vu mes aveux timides
Et les soupirs de la beauté
Portés sur tes ailes rapides.
Viens chez les heureux favoris
Du Dieu de la double colline :
Celui qui sut peindre Cyprine
Et d’Adonis les traits chéris
Peut seul à l’univers surpris
Dévoiler ta beauté divine.
Viens, déjà Phœbus de retour
Des cieux nous verse la lumière,
Ma mère et sa riante cour
Suivront ta course printanière. »
Il dit : les Heures du matin,
Sur un nuage teint de rose,
Guident le cortège divin
Vers l’asile cher au Destin,