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LA VÉRONIQUE.

S’agite, et d’un essor nouveau
Il fait plier l’herbe tremblante,
Qui frémit au bord du ruisseau.
Zéphyr sourit, et l’onde émue
Fait gémir l’écho du vallon :
Le dieu d’une plante inconnue,
Vient d’embellir le frais gazon.
Bientôt, de la fleur étrangère
Colorant le front délicat,
L’azur de son aile légère
Lui prête un fugitif éclat :
Mais, fleur fragile et passagère,
Un instant ternit ta fraîcheur ;
Souvent, Véronique éphémère,
Un souffle léger de ton père
Suffit pour emporter ta fleur.
Demain nous chercherons peut-être
Ce frêle éclat qui nous séduit :
Un jeu du Zéphyr t’a fait naître,
Un jeu du Zéphyr te détruit !