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Rien encor ne l’a pu bannir ;
Et de mes plus belles années
Les heures les plus fortunées
Ont glissé de mon souvenir.

La joie est une fleur légère ;
Du présent l’aile passagère
La fait naître et la voit mourir ;
Mais une blessure guérie
Au souffle du temps qui varie,
Parfois nous fait encor souffrir.

De nos plaisirs les ans avides
N’épargnent sous leurs pieds rapides
Que les vestiges des douleurs,
Nos traits où le rire s’efface,
Long-temps hélas gardent la trace
Qu’en passant y creusent les pleurs !