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L’ORAGE


 
. . . Ah ! quanto a ricordarlo è duro !
TASSO

Hélas ! que le souvenir en est pénible encore !








 
L’éclair luit, le tonnerre gronde !
Le voile d’une nuit profonde
S’étend sur la face des cieux.
D’où vient qu’en mon âme oppressée
S’agite l’image effacée
De jours déjà loin de nies yeux ?

Ces jours, où la terre natale
Aux mains d’une ligue fatale
Livrait ses foyers envahis,
Où la gloire, en fuyant nos armes,
Vit couler mes premières larmes
Sur les malheurs de mon pays !

Où des combats l’écho sonore,
De la peine endormie encore
Hâta le funeste réveil ;
Où, peuplant mes tranquilles rêves,
Des fantômes armés de glaives
Troublèrent mon jeune sommeil.