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L’ÉTOILE DE LA LYRE[1]


 


Ils écoutent les concerts inconnus du cygne et de la lyre céleste.
CHATEAUBRIAND.

Ah ! nous ne sommes plus au temps où le poète
Parlait au ciel en prêtre, à la terre en prophète !

VICTOR HUGO.




Sur les monts vaporeux la nuit jette ses voiles ;
Mon œil suit lentement sa marche dans les cieux ;
Et je vois s’avancer, resplendissant d’étoiles,
Son char silencieux.

Le vent du soir émeut les feuilles vacillantes ;
L’hymne de Philomèle éveille les échos ;
Et des célestes feux les images tremblantes
Scintillent sur les eaux.

L’air plus frais et plus pur dérobe à nos prairies
Ces parfums ravissants, délices de la nuit ;
Et, mollement bercé de vagues rêveries,
Le temps passe sans bruit.

Ô nuit ! dans quels transports se perd l’âme égarée,
Alors que, parcourant l’immensité du ciel,

  1. Pièce couronnée aux Jeux Floraux