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LES SAISONS DU NORD


 
When short and scant the sun-beam throws
Upon the weary waste of snows
A cold and profitless regard.
WALTER SCOTT.

Ce morne désert de neiges, où le soleil passager laisse tomber
à regret un froid et stérile regard.




Connaissez-vous ces bords qu’arrose la Baltique,
Et dont les souvenirs, aimés du Barde antique,
Ont réveillé la harpe amante des torrents ?
Connaissez-vous ces champs qu’un long hiver assiège,
L’orgueil des noirs sapins que respecte la neige,
Ces rocs couverts de mousse et ces lacs transparents ?

D’un rapide printemps la fugitive haleine
Y ranime en passant et les monts et la plaine ;
Un prompt été le suit, et, prodigue de feux,
Se hâte de mûrir les trésors qu’il nous donne ;
Car l’hiver menaçant laisse à peine à l’automne
Le temps de recueillir ses présents savoureux.

Mais ces rares beaux jours, quel charme les décore !
La nuit demi-voilée y ressemble à l’aurore :
Une molle douceur se répand dans les airs ;
Et cette heure rapide où le soleil repose,
Clisse avec le murmure et les parfums de rose
Des bouleaux agités par la brise des mers.