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Le sort qui vous promit une longue mémoire
Aime à vous voir tous deux, confians passagers,
La tenter à la fois sur vos esquifs légers.
Puissent ce vent propice et cette mer tranquille,
A vos voiles fidèle, à vos rames docile,
Ne vous point menacer de leurs jeux inconstans,
Et vous laisser au port surgir en même temps !
Tels furent mes souhaits quand, debout sur la rive,
Je les vis s’éloigner, satisfaite et pensive ;
Leurs nacelles fuyaient d’un égal mouvement,
Et Fonde tour à tour les berçait mollement.
Les chants se répondaient, à leur douceur pareille
Mon âme était émue, et je prêtai l’oreille
Tant que l’air m’apporta le plus léger accord !
Je n’entendais plus rien, je voulais voir encor ;
Mon œil franchit des flots la mobile étendue,
Mais l’horizon déjà les cachait a ma vue !…