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SCÈNES DU PASSÉ


 
Déjà ils se lèvent, déjà ils se raniment : je revois mes amis
éteints ; ils sont assemblés dans Lora, comme ils l’étaient dans un
autre temps…. O mes amis, que vous êtes changés !…
OSSIAN.








Verts gazons où fleurit la blanche marguerite,
Ombrage qu’au printemps la violette habite,
Vallons, bocage, humble sentier,
Dont la mousse reçoit cette pluie argentine
Qui tombe au gré des vents du front de l’aubépine
Ou des rameaux de l’églantier.

Prés dont mes jeunes pas foulaient l’herbe penchée,
Bosquets d’arbustes verts, où la source cachée
Jaillit loin des yeux du passant,
Où la brise d’avril, d’une aile printanière,
M’apportait en fuyant à travers la clairière,
L’odeur du feuillage naissant ;

Bords féconds et chéris, frais et riant théâtre,
Où, la lyre à la main, ma jeunesse folâtre
Ouvrit le drame de mes jours,
Parfois quand du sommeil mes nuits sont délaissées
Votre image s’éveille, et des scènes passées
Je crois recommencer le cours.