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D’autre témoin que le mystère.
Mais non ; jaloux d’être écouté,
Tu t’approches de nos demeures,
Et ta timide vanité
S’assure dans l’obscurité,
Compagne nocturne des heures.
Là, si nul bruit n’émeut les airs,
Le chantre de la nuit paisible
Trahit sa présence invisible
Par de mystérieux concerts.
Qu’alors une jeune indiscrète,
Cherchant l’harmonieux chanteur,
Ébranle autour de sa retraite
L’abri d’un rameau protecteur,
Soudain, effarouché, timide,
Déployant son aile rapide,
Il fuit ; et le suivant des yeux
La vierge, à sa place arrêtée
Muette, confuse, attristée,
Pleure long temps de ses adieux !…