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MOURANTE.

De mon enfant ne me séparez pas ;
Des lieux divins je puis veiller sur elle,
La suivre encore et guider tous ses pas !
Oui, Dieu puissant, je le crois, je l’espère,
Je deviendrai son ange protecteur ;
Ah ! cet espoir dans le cœur d’une mère
Peut ajouter à l’éternel bonheur.
Je ne crains plus votre pâle lumière,
Entourez-moi, mystérieux flambeaux ;
Sombres apprêts, précurseurs des tombeaux,
Venez veiller à ma couche dernière.
Ministres saints, humbles consolateurs,
Prêtez l’oreille à ma voix presque éteinte ;
Que votre bouche efface mes erreurs,
Et de mon front approchez l’huile sainte.
Mort, prends ta proie ; et vous, hymnes pieux,
Accompagnez mon âme dans les cieux.