Et de ces traits la timide gaîté,
Tout révélait quinze ans et la beauté.
Du lin tissu la neige éblouissante
Environnait sa grâce adolescente.
Vous, qu’il menace, ô Nymphes d’alentour,
Gardez-vous bien de défier l’Amour.
Vénus la voit, et de son doigt l’appelle ;
C’est vainement, et la jeune rebelle
S’enfuit d’abord ; puis un souris divin
La rassura ; puis la belle craintive
Hésite ; puis se montre, accourt enfin,
Confuse encor, mais riante et naïve.
Vous, qu’il menace, ô Nymphes d’alentour.
Gardez-vous bien de défier l’Amour.
Viens, dit alors la reine de Cythère ;
Nymphe, Vénus implore ton secours.
Ces mots flatteurs ont séduit Péristère.
Jeune imprudente, à quel péril tu cours !
Ses pieds vermeils ne touchent pas la terre ;
Les fleurs des prés, des bois, des arbrisseaux,
Entre ses mains s’amassent en faisceaux ;
Et des bosquets l’odorante richesse
Est rassemblée aux pieds de la déesse.
Vous, qu’il menace, ô Nymphes d’alentour,
Gardez-vous bien de défier l’Amour.
Mais l’ombre croît au pied de la colline,
Le char du jour vers l’Occident s’incline ;
Vénus alors montre à l’Amour surpris
L’ample moisson autour d’elle amassée ;
Il s’en irrite, et sa fierté blessée
De ce combat cède à regret le prix.
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