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PÉRISTÈRE


 
Erinne a fait peu de choses ; ses vers sont peu nombreux, mais
on y sent la présence des Muses. Aussi sa mémoire est immortelle,
et la nuit obscure du temps ne la couvrira pas de ses ailes noires,
pendant que des myriades entières de poètes modernes, tels
que nous, périssent dans l’oubli. C’est que le faible chant du
cygne est plus doux que le cri perçant des geais, qu’emportent
les vents impétueux de l’hiver.
ANTIPATER, de Sidon.








Mes chants, amis de l’ombre et du mystère
Vous rediront le sort de Péristère.
Prêtez l’oreille, ô Nymphes d’alentour,
Et gardez-vous de défier l’Amour.

Pour soulager ses passereaux fidèles,
Le char d’azur de la reine des belles
S’abat à l’ombre au sein des prés fleuris ;
Libres de nœuds, les oiseaux de Cypris
Aux flots d’argent des ondes jaillissantes
Rafraîchissaient leurs ailes frémissantes.

Vous, qu’il menace, ô Nymphes d’alentour,
Gardez-vous bien de défier l’Amour.

Très de sa mère, étendu sur la rive,
Amour rêvait et riait à la fois ;