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Le petit cri joyeux de la vive hirondelle,
Des palais délaissés habitante fidèle,
Ni ce soleil brillant, précurseur de l’été,
N’égayaient de ces lieux la vieille majesté.
Errans dans le palais dont Albion s’honore,
Mes pas retentissaient sous la voûte sonore ;
Ce bruit, que prolongeait l’arceau silencieux,
Semblait d’un temple saint l’écho religieux ;
Mes yeux rapidement glissaient sur les images
Qui rendent aux Bretons leurs guerriers et leurs sages ;
Par quel charme nouveau tout-à-coup arrêtés ?…
Oui, voilà cet essaim de riantes beautés,
Dont la grâce, à la fois lascive et fastueuse,
Ornait de Charles Deux la cour voluptueuse !
Ces yeux demi-voilés, ces longs cheveux flottans,
Ne purent désarmer ni la mort, ni le temps ;
Et, comme l’ouragan qui ravage un parterre,
Leur vol a moissonné ces fleurs de l’Angleterre.