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Je reconnais l’airain mélancolique
Qui m’éveillait de son glas matinal,
Ou proclamait la prière angélique,
De mon repos fidèle et doux signal.

Qu’ils étaient purs les vœux que mon enfance
Offrait alors à la Reine des cieux !
Qu’ils étaient beaux les jours que l’espérance
Laissait briller à mes regards joyeux !

Comme un essaim dont les rapides ailes
D’un bruit confus troublent long-temps les airs,
Elles ont fui ces heures infidèles,
Et m’ont ravi mes trésors les plus chers.

Combien de fois sur un autre rivage
D’un long soupir j’appelai ce séjour !
Des bords lointains, vers ce riant village,
Combien de fois j’ai rêvé mon retour !

Hélas ! j’ai cru, dans ma vaine allégresse,
En revoyant ces abris protecteurs,
Y retrouver les biens de ma jeunesse,
La paix, la joie et les nobles erreurs.

Songes trompeurs, illusions menteuses,
Dont le réveil est douloureux et prompt,
L’âge a détruit vos images flatteuses,
Comme il pâlit les roses de mon front !
 
Partout l’oubli, le deuil, le froid silence,
Tous mes amis dispersés ou perdus,
Et par le temps, le trépas et l’absence,
Tous mes liens dénoués ou rompus !

Coteaux fleuris, bosquets, vallon fertile,
Sentier connu, de feuillage ombragé,