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O vous, qui d’une cour ravie
Naguère excitiez les transports,
Talents, délices de la vie,
Frétez-moi vos brillants accords !
Harpe sonore, ton empire
Du sort n’éprouve point les coups,
Et toujours le malheur t’inspire
Des chants plus puissants et plus doux.

Vers la France, ô légers nuages,
Que chasse un vent rapide et frais,
Portez à ses joyeux rivages
Mes vœux, mes soupirs, mes regrets.

O France que mon cœur appelle,
J’aime à dire en rêvant à toi :
Peut-être une larme fidèle
Sur ces bords coule encor pour moi ;
Peut-être une voix attendrie,
De mes chants émue en secret,
Murmure le nom de Marie,
Tressaille, soupire et se tait !

Vers la France, ô légers nuages,
Que chasse un vent rapide et frais,
Portez à ses joyeux rivages
Mes vœux, mes soupirs, mes regrets.