CHAPITRE VI
MAI-JUIN 1887
Monsieur me dit qu’on lui a indiqué à Chatou un appartement très gai, entre les deux bras de la Seine, près du Pont : « Nous irons là, me dit-il, passer six semaines avant de partir pour Étretat. Je serai, j’espère, moins pourchassé par le monde qu’ici ; et puis, je pourrai canoter un peu et me détendre les membres. »
Trois jours après, nous arrivons dans cet appartement. Derrière le salon, dans une sorte de tour, se trouve une petite pièce qui peut servir de bureau. Mon maître me dit : « C’est dans cette pièce, qui domine le bras vif du fleuve, que je pense travailler. Demain j’irai à Paris et je rapporterai ce qu’il faut pour décorer un peu ces murs trop nus et leur donner de la gaieté, vous verrez !… »
Le lendemain, il revient avec des caisses, et le surlendemain il se met à clouer sur les murs anguleux de cette petite pièce des Chinois, des Japonais avec des parasols, des femmes hottentotes qui dansent en se tenant par les mains et se font des grimaces.