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« Il est délicieux, ce parc, en cette saison ; j’y ai passé un moment très agréable ; je me sentais pris par une rêverie très douce, j’étais comme sous l’influence d’un de ces fins parfums d’Orient, parfums des dieux, qui vous font passer par les rêves les plus extraordinaires… J’en fus arraché par le bruit que faisaient trois jardiniers qui venaient pour planter une superbe musacée. Je pris plaisir à assister à l’opération : les jardiniers prenaient un soin tout particulier pour remuer la plante, ils n’y touchaient qu’avec une grande délicatesse, enfin lorsqu’elle fut en place, je me levai pour l’admirer de près. Elle était vraiment jolie. Je quittai le parc sous le charme du calme que j’y avais trouvé et aussi de la satisfaction que j’avais éprouvée à regarder cette ravissante plante. »

C’est sur l’emplacement de cette musacée, qui avait tant charmé mon maître, que se trouve aujourd’hui le monument élevé à sa mémoire. C’est le pendant du saule de Musset !