CHAPITRE IV
MAI 1885-JUIN 1886
Étretat, fin mai 1885. — Nous arrivons à Étretat ; tout était déjà bien avancé, les arbres avaient leurs feuilles, les rosiers étaient déjà en boutons tout près de fleurir, les fraisiers préparaient leurs petites fleurs blanches, ils avaient les pieds bien humides pour le moment. Un matin, on apporta de chez Mme Valois deux canards de Barbarie, tout bleus. Mon maître prévenu vint lui-même les mettre à la mare, et tout de suite, très gentiment, ils se mirent à nager, et plongèrent trois ou quatre fois de suite, puis se secouèrent, en battant des ailes. Ils semblaient tout joyeux, et avaient l’air de se dire que cette petite mare leur plaisait beaucoup, et avait sans doute été faite spécialement pour eux, si petits…
Mon maître remit un pourboire au porteur et se retira en constatant que les canards ne cherchaient pas à s’échapper, qu’ils seraient donc vite habitués… Après le