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pas tout… les mâles sont mis à mort par la colonie après une seule entrevue : qu’en pensez-vous ? »

Il suivait toutes les évolutions de ces laborieux insectes ; il aurait désiré assister à quelque exécution, quoique ne paraissant pourtant pas approuver cette méthode expéditive, voir les fourmis porter les cadavres dans la chambre funèbre, où elles les laissaient se momifier.

La petite Simone, la filleule de Monsieur, est venue près de lui ; elle saute sur sa balançoire qu’elle fait marcher avec force. Son parrain lui conseille d’aller plus doucement, il craint qu’elle ne tombe.

Après le déjeuner, le deuxième jour de notre séjour à Nice, le Bel-Ami lève l’ancre et va le soir se placer derrière le môle de Cannes. C’est encore là que mon maître se trouve le mieux, car on y trouve un établissement d’hydrothérapie très bien dirigé.


Lyon. — Le motif de notre présence à Lyon en novembre 1890 est la fin prématurée du frère de mon maître, qui s’est éteint il y a un an. Il habitait un joli village au delà des ponts jetés sur les grands fleuves qui arrosent cette cité. Profonde était l’affection de mon maître pour son frère. Il le lui prouva bien du reste, à différentes phases de sa vie, par les conseils paternels qu’il lui donna en toute circonstance.

Il est 11 heures seulement, et nous avons déjeuné. Une voiture vient nous prendre et nous conduit chez un fabricant de monuments funéraires. Tout a déjà été réglé avec cet homme ; mais mon maître veut seulement avoir quelques renseignements supplémentaires concernant la concession à perpétuité de la tombe. Puis nous