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servent de séchoirs, les gros paquets de linge mouillé.

Une de ces dames dit : « Comme cela m’amuserait de barboter avec ces bonnes femmes dans cette belle eau si claire ! — Hum, fait une voisine, pour un moment peut-être ! » Et elle ajoute : « Mais je crois me rappeler que M. de Maupassant m’a dit qu’une rivière passait sous sa maison. C’est elle, sans doute, qui vient aboutir ici ? » C’était bien vrai, cette rivière, aujourd’hui souterraine, qui passe sous la Guillette, était autrefois la rivière du Grand Val.

Tous les hôtels d’Étretat furent envahis. Il n’y avait pas seulement les invités venus par mer, il en était arrivé aussi de Dieppe, de Fécamp et des châteaux environnants…

Vers 2 heures, tout ce monde se dirigea par groupes vers la rue Alphonse-Karr, prit la grande rue et arriva à la passée, à l’entrée de laquelle plusieurs remarquèrent une inscription sur la porte d’un chalet caché dans un fouillis de verdures et une profusion de fleurs.

« Sphinx-Cottage. » Ce nom dut éveiller plus d’un souvenir parmi ces passants de la haute société parisienne, car celle qui l’habita pendant de longues années fit de telles brèches dans cette société que son souvenir peut s’atténuer peut-être, mais ne s’effacera jamais.

La passée est traversée, toutes les ombrelles sont ouvertes, abritant de jolis visages qui ne veulent pas se laisser brûler par le soleil ; des robes longues et demi-longues balayent la poussière du chemin. On arrive en face d’une chapelle où l’on entend des Anglais, habitués d’Étretat, chanter comme des bienheureux.

Encore quelques pas et les premières personnes arrivent à la porte de la Guillette, qui est toute grande