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tout cœur, il avait chaud ; et, mon Dieu, comme il paraissait content et heureux, il éprouvait, sûrement, plus de plaisir là tout en se mouillant, car il n’y avait pas longtemps qu’il avait plu, qu’à une grande soirée chez une Altesse.

Quand ce fut fini : « Je crois vraiment, s’écria-t-il, que j’aurais fait un bon jardinier ; en tout cas, cela m’amuse beaucoup ! »


15 juillet. — M. Maupassant essaye de quelques bains de Seine en remplacement de douches, mais cela ne lui réussit pas.

Aujourd’hui, un jeune ménage de ses amis de Paris est venu le surprendre. Ils restent à dîner, cela lui fait grand plaisir. Pendant le repas, il leur raconte sa visite au docteur Grubby, de la rue Saint-Lazare à Paris et explique le régime extrêmement compliqué qu’il lui a donné : pas de pain, mais, à la place, trois fois par jour des pommes de terre à l’anglaise, des œufs le plus possible, sous toutes les formes, du poisson de mer à tous les repas, beaucoup de volaille et de viande de boucherie, ainsi que des purées, peu de légumes verts, pas du tout de gibier ni de vin, mais au moins deux litres de lait par jour. « Je ne parle pas, ajouta-t-il, des médicaments, ce serait trop long ; mais je me demande comment mon estomac pourra résister à cette masse de nourriture… »


Le 17, l’oculiste est venu déjeuner avec Monsieur, dont les yeux ne vont pas mieux. Le 20, il retourne chez son docteur Grubby, et le soir il me raconte qu’il l’a fait parler : « Quand, me dit-il, il a eu débité sa litanie, je l’ai fixé dans les yeux avec insistance. Alors il s’est