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CHAPITRE XII

AVRIL-AOÛT 1889


À Poissy. — François a connu Flaubert. — Madame Bovary à l’office. — Zola et Maupassant. — Les Rougon-Macquart jugés par un loyal serviteur. — Pot-Bouille est un déni de justice. — Parallèle entre Zola et Flaubert par Maupassant. — La danse du ventre rue Montchanin. — Séjour à Triel. — Le repas à la Guinguette. — Maupassant raconte ses luttes avec des chiens furieux. — Sauvetage nocturne. — La femme de l’ingénieur. — Pourquoi pas de médaille de sauvetage ? — En passant devant Médan. — MM. Zola et H. Pessard déjeunent à la maison. — Le régime de suralimentation du docteur Grubby. — Gaie promenade en bateau à vapeur. — Dîner sur l’eau. — Une page du Décaméron. — Retour à Étretat. — Notre Cœur. — Indices de surmenage. — La peur des araignées.

Paris, fin d’avril 1889. — Le soleil est beau, cette année, à Paris. Hier, mon maître a eu la migraine et aujourd’hui il a les yeux rouges. Il ne se plaint pas, il sait souffrir ; c’est à peine s’il prend un peu d’éther ou d’antipyrine pour ces grands maux de tête. Ce qu’il regrette le plus, ce sont les journées de travail perdues, car à la suite de ces crises, il a besoin d’un repos absolu. Alors, je lui prépare des mets absolument légers ; son estomac le tracasse aussi parfois, me dit-il, mais je le crois tout de même bon, puisque jamais il n’a manqué une digestion. Malgré cela, ses souffrances sont peut-être nerveuses.

Son appartement lui déplaît, le bruit incessant des voitures sur ces gros pavés le fatigue ; puis, comme