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CHAPITRE XI

FÉVRIER 1888-FÉVRIER 1889


Tahya et Pussy sont mis en présence rue Montchanin. — Un dîner chez Dumas fils — Disparition énigmatique d’un ivoire ancien remplacé par un portrait de femme. — Retour à Cannes. — Le Bel-Ami sur cale sèche. — Nobles aveux d’un artiste qui « lutte parfois pour ne plus penser ». — Souvenir de Flaubert intime. — Dans la bataille de fleurs M. de Maupassant triomphe du duc de Chartres. — Le général A… raconte sa dernière charge en 1870. — C’étaient de très grandes dames… — Chez Waldeck-Rousseau. — Duel manqué. — À Aix-les-Bains. — La vocation de célibataire de Maupassant décidée sur la montagne. — Un baron anglais veut connaître la vraie Maison Tellier et la fine fleur de l’esprit français. — Vieux meubles, vieux amis. — François brouillé avec les titres de noblesse. — Dîner aristocratique. — On y parle… philologie et Mme de Maupassant fait éclater son érudition. — Fort comme la mort paraît. — Les jeunes font queue chez l’auteur. — Cadeau de poupées à l’écrivain. — Un médecin normand a pétri son cerveau.

Dix jours plus tard nous rentrions à Paris, rue Montchanin, où nous trouvions tous nos colis d’Afrique, et Pussy, tout aussi curieuse que l’était sa mère. Son nez passa la revue de tous les paquets avec minutie, en prenant bien son temps ; ce fut une inspection en règle… Monsieur a tout reconnu, rien ne manque, c’est parfait… On a placé dans le salon le grand tapis haute laine de Kairouan ; les autres, on les a dispersés un peu partout. Mon maître est satisfait de l’effet de ses tapis et se félicite de son acquisition…

Quelle transition dans la température ! Il neige, il fait froid ; cela paraît plus pénible lorsqu’on vient de quitter