CHAPITRE X
JANVIER-FÉVRIER 1888
À l’hôtel de Noailles, nous sommes vraiment bien. Il est vrai qu’il y a des années que mon maître y descend. C’est toujours le même personnel qui le sert, la même chambre qu’il a l’habitude d’occuper et qui donne sur le coin avec vue sur la Cannebière.
Chose singulière, toutes les fois que nous sommes à cet hôtel, nous y voyons toujours un monseigneur. Mon maître m’en fait la remarque : « Chaque fois que je passe ici, il y a du passepoil violet sur le tapis. » Un sourire bon enfant accompagnait ces paroles.
La première pensée de mon maître fut pour le bateau qu’il avait remarqué à son passage ici en octobre 1887 et dont l’acquisition l’avait tenté. Les matelots le visitent avec lui ; Raymond, avec une hache, défonça une partie du parquet ; il descendit à la cale, tapa de nouveau dans la membrane de ce yacht, qui rendit un son plaintif, comme si on lui faisait mal. Bernard avait aussi dévalé dans ce creux ; ils remontèrent ensemble. Monsieur demanda quelques renseignements au gardien, après