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verte, et bien que leur outillage ait été fort imparfait, grand nombre ont fait par leurs fouilles de grandes fortunes. En 1864, le claim Cunnigham a fourni en moyenne durant le temps des opérations à peu près 2 000 $ par jour ; le claim Dillon a donné en un jour la somme étonnante de 1 000 £ sterling. Les mines d’or de la Colombie ont été extrêmement productives durant les années 1863, 1864 et 1865 ; on porte l’exportation de l’or pour cette période à 8 000 000 $. En 1867, elle a été de 1 500 000 $, et depuis la découverte des mines jusqu’à cette année elle n’a pas dépassé 17 000 000 $.

Lorsque l’étude de la constitution géologique du pays sera terminée, et que l’on aura construit des chemins plus faciles pour arriver aux mines, on peut compter que les capitalistes s’empresseront de poursuivre énergiquement leur exploitation, dont le développement prendra des proportions extraordinaires.

La Colombie possède encore des mines d’argent, de cuivre, de fer, de plombagine et autres, mais malgré leur richesse elles n’ont guère été exploitées, car on s’est livré avant tout à la recherche de l’or. La vallée du Fraser abonde en mines d’argent qu’une compagnie va exploiter sur une grande échelle. Nous avons déjà parlé des superbes mines de charbon bitumineux et anthracite qui gisent dans l’Île de Vancouver. En 1869, l’exportation de la houille à San-Francisco seulement a atteint la somme de 125 000 $, et la vente en 1870 a été de 29 845 tonneaux.

Les pêcheries de la Colombie sont d’une richesse extraordinaire. L’éturgeon, le saumon, le houlican, la morue, le hareng, le flétan, les sardines, etc., se trouvent en abondance. L’éturgeon pèse jusqu’à 500 livres et se prend très facilement. Le saumon est très varié et on peut en mer en emplir un canot par jour en le pêchant à la ligne. Le houlican est un petit poisson qui afflue dans les rivières à la fin d’avril ; on peut alors en prendre par millions. On trouve des bancs d’huîtres à Burrard Inlet. Une compagnie fait depuis quelques années, avec de bons profits, la pêche à la baleine sur les côtes du Pacifique.

Lorsque ces richesses maritimes et fluviales seront exploitées sur une grande échelle, elles seront une source inépuisable de revenu et l’on fera des exportations immenses de poisson.

La chasse est aussi abondante que variée. L’exportation des fourrures en 1869 a été d’environ 233 000 $.

À l’époque de la fièvre de l’or, la population de la Colombie était plus nombreuse qu’à présent. En 1871, elle se composait de 8 570 blancs, 422 noirs et 1 548 chinois, formant un total de 10 586, outre 30 à 40 000 sauvages.