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chure, et son cours se trouve ensuite interrompu sur un espace de 300 milles. La Colombie prend sa source dans l’Océan Pacifique sur le territoire de Washington et parcourt le pays sur une étendue de 600 milles.

MM. Milton et Cheadle dans leur ouvrage : The northwest passage by land, affirment que l’étendue de la terre arable est vraiment très limitée dans cette province et que si l’on excepte un petit district qui va de l’extrémité méridionale du lac Okanagan à la Grande Prairie, sur la route qui conduit à la rivière Thompson ; quelques morceaux de bonne terre à l’intérieur ; et le delta du Fraser couvert presque en entier d’épaisses forêts et exposé aux inondations de l’été, tout le pays n’offre qu’une nappe de rochers, de graviers et de cailloux roulés.

On ne saurait appeler, à proprement parler, la Colombie Britannique une région agricole. Cependant, il semble que l’opinion énoncée par MM. Milton et Cheadle est loin d’être aussi juste qu’ils voudraient le faire croire. Le gouverneur de la Colombie, M. Trutch, est d’opinion qu’un quart ou un tiers de cette province se compose de terres arables. Les travaux miniers ont jusqu’à présent été l’occupation presque exclusive des colons, mais une bonne partie de la Colombie est cependant en culture. Le terrain est extrêmement propre à l’élève des bestiaux et plus d’un cultivateur possède de 200 à 1 000 têtes de bétail. Les animaux vivent constamment en plein air et leur entretien est peu coûteux. Les plateaux et collines qui s’étendent entre les rivières Thompson et Fraser sont couverts d’une herbe extrêmement abondante et nutritive appelée le bunch-grass.

La Colombie est couverte de forêts épaisses, d’une végétation puissante, auxquelles celles de la Californie sont seules comparables. Les arbres ont cent, 200 et quelquefois plus de 300 pieds de hauteur avec une circonférence de 10 à 12 pieds. Le pin Douglas est surtout d’une valeur précieuse. Droit et uniforme, souple et flexible à la fois, il fournit des espars et des mâts pour les plus grands navires. On peut s’en procurer de 150 pieds de long. On trouve également en quantités inépuisables l’érable, le cèdre, le pin blanc, l’aulne, le saule, le peuplier, le bouleau, enfin la plupart des espèces de la famille des conifères. Ces forêts ont encore été si peu exploitées qu’elles semblent intactes. On en exporte annuellement pour une valeur d’environ 250 000 $.

Dans son ouvrage sur la Colombie, le Dr Rattray dit, au chapitre relatif au bois de construction :

« Le bois de construction de la Colombie Britannique est très-varié en même temps que fort précieux. La contrée, principale-