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cription. « Nous avons passé, » disait il, « pendant notre marche » à travers des forêts d’érable, de chêne, de bouleau, etc., et plus d’un endroit nous rappelait la richesse des scènes pittoresques de l’Angleterre. Les sentiers de beaucoup de portages étaient émaillés de violettes, de roses et de fleurs sauvages… Les fruits abondaient… On ne saurait traverser cette belle vallée sans croire qu’elle est appelée à devenir le séjour d’hommes civilisés, où paîtront des troupeaux d’animaux mugissants, et où s’élèveront des écoles et des églises »…

M. Dawson, qui a établi la route qui porte son nom entre la Baie du Tonnerre et Fort-Garry, parle dans les termes suivants du pays situé entre ces lieux :

« Cette contrée est généralement onduleuse, accidentée et coupée de rivières aux coulants rapides et par de grands lacs. Les montagnes, cependant, à l’exception de celles qui se trouvent sur les bords du Lac Supérieur, ne sont pas bien hautes, et l’on y voit plusieurs belles vallées d’alluvion, dont la plus considérable est celle de la Rivière La-Pluie. Les lacs et les rivières sont navigables sur de grandes distances, dont la plus longue est de 158 milles, s’étendant depuis le fort Francis jusqu’à l’extrémité ouest du Lac Plat. D’épaisses forêts couvrent tout la région et l’on y trouve en divers endroits, et en grande quantité des bois de la meilleure espèce. Il se trouve aussi de l’orme sur la rivière La-Pluie et du pin blanc de belle grosseur et de bonne quantité en abondance sur les bords des rivières qui descendent la pente rapide de la côte est pour se jeter dans le Lac Supérieur ; mais il est encore plus abondant sur la côte ouest, le long des rivières qui se dirigent vers le Lac La-Pluie. Sur les rivières Sageinogo, Seine et Maligne, il y a de vastes forêts de pin rouge et de pin blanc. Il se trouve aussi ça et là du pin blanc dans la belle vallée de la Rivière La-Pluie et sur les îles du Lac des Bois ; mais en gagnant à l’ouest, il devient de plus en plus rare, et arrivé près du Lac Winnipeg, il ne s’en voit plus du tout.

« Si l’on met les forêts de pin du voisinage du Lac La-Pluie en regard avec les fertiles régions qui s’étendent à l’ouest de la Rivière Rouge, — où il n’y a que peu de bois propre aux objets domestiques, — et si on les envisage sous le rapport de ce que peuvent devenir plus tard les besoins de cette immense contrée, elles prennent alors une importance qu’il ne faut pas se dissimuler en estimant les ressources de cette partie du pays. »

Les remarques de M. Dawson sur l’importance de ces forêts sont très justes. Car, le sol du nord ouest est loin d’être aussi généralement couvert de vastes boisés que celui du Canada. Il y a sans