Page:Tassé - Le chemin de fer canadien du Pacifique, 1872.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

M. Langel n’est pas le premier écrivain qui ait douté de l’exécution de cette entreprise colossale « qui doit amener une perturbation dans les relations commerciales du monde. » Mais le doute n’est plus aujourd’hui permis, et ce grand projet qui a pu être une brillante utopie, aux yeux d’un bon nombre, va passer avant longtemps dans le domaine des faits.


V

Les Territoires du Nord-Ouest et la Colombie Britannique.


Afin de mieux faire ressortir l’importance de notre grande route trans-continentale et les immenses résultats économiques qu’elle est appelée à produire, nous allons donner un aperçu des richesses agricoles, industrielles, minérales et fluviales des divers pays qu’elle doit traverser. Il servira de complément à notre travail.

Des études bien élaborées ont déjà été publiées par plusieurs plumes habiles sur les ressources multiples de ces territoires et nous invoquerons leur autorité pour donner à nos remarques toute l’exactitude possible. En parlant de ces régions, il est arrivé à plusieurs écrivains d’en faire un tableau trop flatté, de voir tout en rose, tandis que d’autres tombaient dans l’autre extrême. N’ayant aucun intérêt de farder la vérité, nous tâcherons d’éviter les exagérations que l’on a pu commettre dans l’un et l’autre sens.

En examinant la praticabilité du chemin du Pacifique, nous avons donné une idée du pays qui s’étend depuis le haut de l’Outaouais jusqu’au nord du Lac Supérieur. Cette contrée est à peine habitée ; on n’y trouve que quelques postes de la compagnie de la Baie d’Hudson autour desquels on cultive quelques arpents de terre. Elle est actuellement l’objet d’une exploration soignée, et elle ne sera plus bientôt une terra incognita, sur laquelle on ne peut risquer que des conjectures.

La région située entre le Lac Supérieur et la Rivière Rouge est très étendue et est accidentée à certains endroits. Si une certaine partie est impropre à la culture, on y trouve une portion considérable de bonnes terres. Elle est baignée par plusieurs rivières et grands lacs, qui la fertilisent et forment une chaîne ininterrompue de navigation.

Sir George Simpson se rendait en 1841 à la Rivière Rouge en suivant la rivière Kaministiquia, qui se décharge dans le Lac Supérieur, et il faisait de la vallée qu’elle arrose une brillante des-