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chés du Pacifique et un passage aux mers de Chine. Sous tous les rapports politiques, sociaux ou commerciaux, l’établissement d’un tel chemin de fer donnerait une vive impulsion aux affaires du monde entier ; et le résultat éclipserait toutes les étonnantes conquêtes que le siècle actuel a vues. »

Les historiens de la Colombie Britannique ne se sont pas prononcés moins fortement en faveur d’une route du Pacifique à travers le territoire britannique. L’un d’eux, le Capt. E. Barett Lennard dit :

« La situation de la Colombie Britannique et de l’Île de Vancouver sur le Pacifique est admirablement adaptée pour le commerce de la Chine, du Japon et de l’Australie, et ce n’est pas trop que de supposer que ces colonies deviendront le grand chemin entre ce pays et l’Angleterre. La distance entre Londres et Pékin serait par là réduite de 1, 000 milles.

« N’avons-nous pas lieu d’espérer que le chemin de fer maintenant en voie d’exécution entre Halifax et Québec sera la première section d’un chemin de fer inter-océanique canadien, qui sera, dans l’avenir, le grand moyen de connexion entre l’Est et l’Ouest…

« Quelle grandeur future la construction de ce chemin de fer assurerait à ces dépendances anglaises ! Quel jour glorieux ce serait pour la Colombie que celui où les vaisseaux partis des Indes, de la Chine, de l’Australie, viendraient se rencontrer sur ses côtes, pour y décharger cargaisons et passagers. »

En 1856, M. Aug. Langel disait dans une étude sur le chemin du Pacifique Américain, publiée dans la Revue des Deux Mondes : « Le chemin de fer canadien aurait l’immense avantage de s’appuyer partout sur des voies navigables et de traverser la partie la plus unie du continent : mais il ne paraît pas que ce projet soit destiné à devenir jamais une réalité. Les Canadiens ne possédant pas par eux mêmes les capitaux nécessaires pour mener à bout une œuvre de cette nature, et il est douteux que les capitaux anglais aillent s’aventurer dans une entreprise aussi hasardeuse dont le premier effet, si elle pouvait jamais être couronnée de succès, serait certainement d’amener une perturbation dans les relations commerciales du monde. L’indépendance du Canada est aujourd’hui assez bien établie pour que les intérêts de la métropole et de la colonie ne soient plus sur les mêmes questions nécessairement confondu.

« Il ne me paraît donc pas très nécessaire, au moins aujourd’hui, de s’appesantir sur le projet anglais, bien qu’il soit en lui-même très digne d’intérêt. Si nous l’avons mentionné, c’est surtout afin de montrer que le climat des latitudes canadiennes n’a point semblé un obstacle insurmontable à la construction d’un chemin de fer. »