Les avantages exceptionnels que présente notre route pour le commerce de l’Asie sont, du reste, depuis longtemps reconnus, et nous pourrions entasser citations sur citations pour le prouver. Nous n’ajouterons que quelques uns de ces précieux témoignages à ceux que nous avons déjà signalés
Plusieurs hommes d’état anglais ont plusieurs fois élevé la voix en faveur de notre entreprise, entre autres Disraeli, le comte de Carnarvou et Lord Bury. Ce dernier qui avait une connaissance approfondie des affaires canadiennes et de la nature de notre pays, disait dans la Chambre des Communes :
« Notre commerce dans l’Océan Pacifique avec la Chine et les Indes doit définitivement passer par nos Provinces de l’Amérique du Nord. Dans tous les cas nous aurons perdu notre suprématie commerciale le jour où nous aurons négligé cette importante considération, et si nous manquons d’exploiter les avantages physiques que ce pays nous offre, nous mériterons bien d’être déchus. »
Dans une étude qu’il publia sur le Canada dans le Frazer’s Magazine de 1857 sous le titre : Notes on Canadian Matters, Lord Bury disait entre autres choses en faveur de la ligne canadienne : « Ce projet est d’une nature éminemment impériale. Il ne concerne pas plus le Canada exclusivement que le maire et la corporation de Londres. C’est une question qui affecte au plus haut degré la continuation de la prospérité de l’Angleterre. Ce chemin est la route la plus courte pour la Chine, l’Australie et les Indes, et seul il offre une voie inattaquable pour communiquer avec ces pays. Il donnerait au commerce anglais une direction nationale, il augmenterait notre marine marchande dans l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique ; il détournerait au profit de l’Angleterre le commerce de l’Amérique Britannique, qui s’en va de plus en plus aux États Unis ; il élèverait l’empire d’Angleterre à l’orgueilleuse position de la confédération la plus invulnérable et la plus glorieuse qui ait été formée par la guerre ou le commerce. »
La presse anglaise n’a pas été la dernière à prôner l’entreprise comme étant conforme aux plus grands intérêts de l’empire, et tout dernièrement encore les principaux journaux de Londres en vantaient l’importance. Dès 1861, on lisait dans le Times de Londres, ces paroles concluantes :
« Les avantages que retirerait l’Angleterre d’un chemin de fer sur son territoire sont incalculables. La construction d’un chemin de fer n’ouvrirait pas seulement à la civilisation un immense territoire dans l’Amérique Britannique du Nord, aujourd’hui inconnu, mais elle ouvrirait aux cultivateurs du sol dans cette région et en Canada, des moyens de transport pour tous les mar-