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CANADIEN DU PACIFIQUE.
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« Que la construction et le fonctionnement du chemin de fer mentionné dans l’adresse à sa Majesté concernant l’Union de la Colombie Britannique avec le Canada, adoptée par cette chambre samedi, le 1er d’avril courant, devraient être confiés à des compagnies privées et non au gouvernement de la Puissance ; et que l’aide public à accorder pour assurer l’exécution de cette entreprise devrait consister en octrois libéraux de terres et en une subvention en argent, ou autre espèce de subvention, mais de manière à ne pas occasionner aucune taxe additionnelle à celles aujourd’hui existantes, le tout devant être déterminé plus tard par le Parlement du Canada. »

De plus l’acte présenté par Sir George É. Cartier, décrétant l’exécution de l’entreprise, et que la Chambre des Communes a adopté au mois de juin dernier, déclare également que le chemin devra se construire sans qu’il y ait augmentation d’impôts.

Tout fait croire, du reste, que le gouvernement récupérera avant longtemps ce subside de 30 000 000 $. Car, il s’est réservé des étendues de terre de la même profondeur que celles qu’il accorde au chemin du Pacifique, et qui alternent des deux côtés de la route. Et aussitôt qu’elles seront mises en vente, leur revenu dépassera de beaucoup le montant en argent qu’il aura alloué à la ligne. Ainsi, à tous les points de vue, le pays fait une magnifique affaire, qui avant longtemps doublera la population et décuplera la production et la richesse nationales.

Quand bien même nous ne devrions pas compter sur des profits directs et immédiats, nous ne devrions pas hésiter à subventionner libéralement l’entreprise. Il est prouvé qu’il n’est pas de placements plus productifs pour un pays que ceux qu’il investit dans les chemins de fer. Dans une période d’environ quinze ans nous n’avons pas donné moins au Grand Tronc de 24 000 000 $, c’est-à-dire presque autant que le subside au chemin du Pacifique. Eh bien ! qui regrette l’encouragement libéral que nous avons donné à cette entreprise ? Si le Grand Tronc a contribué à l’augmentation de la dette, il a en revanche fait plus que quintupler le revenu du pays. Sans cette grande artère de communication, le commerce du pays ne serait guère plus développé qu’il y a vingt ans, Montréal n’aurait que lentement progressé et les Cantons de l’Est seraient encore un désert.

Les 50 000 000 d’acres de terres qui sont octroyés pour la construction du Pacifique sont aujourd’hui incultes, situés en grande partie dans des régions inhabitées et ne donnent aucun revenu au gouvernement. Leur rendement sera nul tant qu’elles resteront