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LE CHEMIN DE FER
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riant entre 6 145 et 8 424 pieds. L’altitude de la passe canadienne est aussi inférieure, bien qu’à un moindre degré, à celle que doit franchir le chemin du Pacifique Nord Américain.

Les journaux de la Colombie Britannique viennent de nous apprendre que M. Mahood, l’un des explorateurs du chemin du Pacifique, a trouvé une route facile et presque directe depuis cette passe jusqu’à la rivière Fraser, par voie du lac Clearwater. On pourra ainsi éviter la région montagneuse et tourmentée que traverse la rivière Thompson, et l’on aura une route extrêmement favorable à travers les pleines Chilcoaten jusqu’à Bute Inlet.

La question du terminus du chemin sur le Pacifique ne sera réglée que lorsque le choix de la passe à travers les Montagnes Rocheuses aura été définitivement arrêté. Néanmoins, comme tout fait croire que le chemin sera dirigé sur Bute Inlet, on construira probablement plus tard de puissants bateaux pour le passage des chars depuis cette place jusqu’à l’île de Vancouver à laquelle le terminus sera accordé. On évitera ainsi une longue navigation dans les eaux intérieures de la Colombie. Dans ce cas, il semble à peu près certain qu’Esquimalt sera l’endroit choisi pour le terminus. Il n’est qu’à 65 milles de l’entrée du détroit de Fuca, offre un havre sûr, très étendu, et il pourrait être facilement défendu en cas de guerre.

S’il arrivait que le terminus dût se trouver sur la terre ferme, Burrard Inlet ou Howe Sound sera probablement choisi. Ces deux havres, dit l’honorable M. Langevin, dans son magnifique rapport sur la Colombie, Britannique, sont voisins l’un de l’autre, et si le chemin n’a pas son terminus sur l’Île de Vancouver, j’incline à croire que Burrard Inlet devrait avoir la préférence. C’est un havre magnifique, le centre du commerce de bois de la Colombie continentale et le port le plus accessible pour la vallée du Fraser.

Les riches houillères que possède l’Île de Vancouver ne sont pas le moindre des nombreux avantages qu’elle offre comme terminus du chemin du Pacifique. Le charbon abonde sur la côte orientale de l’île, à Nanaïmo, Departure Bay, Baynes Sound, Isquash et Koskeemo, et il est le seul de bonne qualité que l’on trouve sur les bords du Pacifique.

Ces gisements houillers donnent à Vancouver une supériorité énorme sur San Francisco comme terminus du Pacifique. Il n’y a pas de charbon près de la métropole de la Californie, et les steamers qui voyagent entre les ports asiatiques et San Francisco, sont obligés de faire venir leurs approvisionnements de houille de Nanaïmo, dans l’île de Vancouver, une distance de 780 milles.

C’est du reste un fait remarquable et qui ne constitue pas un