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du St. Laurent et du Mississipi dans le projet de développement continental. C’est ce qui leur donne de la valeur comme canaux continentaux de communication et à la position du Minesota, où viennent aboutir ces communications, toute sa valeur comme centre de ce commerce continental. »

Pendant longtemps on a cru que les Montagnes Rocheuses offriraient des obstacles insurmontables à la construction d’un chemin de fer, mais les explorations qu’on y a faites depuis 1853 ont démontré qu’elles étaient praticables à plus d’un endroit. Avant cette époque beaucoup de voyageurs avaient sans doute traversé les Montagnes Rocheuses. Les indiens avaient ouvert plusieurs sentiers primitifs sur les différentes passes de cette grande chaîne de Montagnes, et la Compagnie de la Baie d’Hudson fit transporter pendant bon nombre d’années ses provisions dans de lourdes charrettes qui suivaient les passes Athabasca et de la Cache de la Tête Jaune. Elle fit, même des améliorations sur ces passes qui redevinrent aussi difficiles qu’autrefois, lorsque la compagnie qui avait fondé des postes de traite au fort Vancouver et à Victoria, fit transporter ses approvisionnements sur les côtes du Pacifique par des navires venant de l’Angleterre. Cependant, dit M. Trutch[1], un grand nombre de ces passes mêmes dans l’état primitif sont si faciles à franchir, que des chevaux peuvent y transporter sans peine de lourds fardeaux, et des charrettes pesamment chargées ont bien souvent parcouru le chemin tracé sur la passe Vermilion par la nature seule sans le secours de la main d’œuvre.

Bon nombre de canadiens français ont fréquemment traversé les Montagnes Rocheuses. Gabriel Franchère mit quatre jours en 1814 à y passer et il mentionne un M. Decoigne, qui stationnait au Rocher à Miette, dans le but de faciliter le passage des Montagnes aux employés de la Compagnie du Nord Ouest, qui se rendaient à la rivière Colombie ou en revenaient. Les premiers missionnaires de l’Oregon et de la Colombie et ceux qui devaient en être les premiers évêques, les Blanchet et les Deniers, traversèrent les Montagnes Rocheuses pour se rendre sur le théâtre de leurs travaux apostoliques à la fin de septembre 1838.

Le gouvernement impérial fit explorer les Montagnes Rocheuses en 1858 par le Capt. Palliser. MM. Hector, Blakiston, Sullivan, et d’autres savants ont continué plus tard ses recherches. Voici les noms des diverses passes que l’on a jusqu’à présent trouvées,

  1. Rapport du Commissaire des Terres et des Travaux (de la Colombie Britannique) sur l’opportunité de construire un chemin carrossable devant traverser le territoire britannique entre la Côte du Pacifique et le Canada, etc.